Points clés
- Le favoritisme au travail survient lorsqu’un employé reçoit un traitement de faveur sans lien avec sa performance ou ses compétences.
- Ses impacts sont majeurs : démotivation, tensions d’équipe, roulement de personnel élevé et climat toxique.
- Les gestionnaires au Québec doivent être particulièrement vigilants dans les secteurs à horaires variables (restauration, commerce de détail, résidences pour aînés, construction).
- Pour prévenir le favoritisme : privilégier la clarté, l’équité et la transparence, assurer la rotation des responsabilités et offrir un feedback fréquent; des outils de gestion des horaires aident à standardiser les pratiques RH
Le favoritisme au travail est un enjeu plus répandu qu’on ne le pense et peut avoir des effets dévastateurs sur une équipe, et éventuellement sur la performance et la viabilité d’une organisation.
Une étude intitulée « The Relationship of Inequity to Turnover Among Hourly Workers » soutient que les perceptions d’iniquité (injustice distributive, par exemple) sont un des motifs significatifs de roulement.
Une autre étude américaine a révélé que 9 employés sur 10 ont été témoins de favoritisme au travail. Dans un commerce, une résidence pour aînés ou toute autre organisation, les employés remarquent vite si certains ont toujours les meilleurs horaires ou des privilèges injustifiés.
Ce favoritisme, parfois inconscient, coûte donc cher en motivation et en rétention.
Ainsi, les gestionnaires d’employés de première ligne doivent absolument comprendre et prévenir cette dynamique pour favoriser un climat de travail sain. Voici comment.
Pourquoi le favoritisme au travail est un véritable enjeu?
✨ Définition rapide : Le favoritisme au travail est le fait d’accorder un traitement de faveur à un employé sans raison liée à sa performance ou à ses compétences.
Les gestionnaires d’employés aux horaires variables sont particulièrement exposés à faire preuve de favoritisme : choix d’horaires, attribution des tâches, reconnaissance, etc. La ligne entre affinité et favoritisme peut être floue.
Même s’il est naturel de développer des affinités personnelles, cela ne devrait pas se transformer en favoritisme en milieu de travail.
📌 À retenir : Le favoritisme n’est pas qu’une question d’affinité : c’est une pratique de gestion qui fragilise directement la motivation et la rétention.
Comment reconnaître le favoritisme au travail?
Exemples concrets :
- Promotions non justifiées
- Horaires avantageux ou choix des quarts régulièrement attribués aux mêmes personnes
- Tolérance face à des comportements négatifs ou à des erreurs répétées
- Occasions de formation ou de visibilité offertes toujours aux mêmes personnes
💡 Bon à savoir : La reconnaissance au travail doit toujours reposer sur des critères clairs, communs et mérités.
📌 À retenir : Si une décision n’est pas justifiable par des critères objectifs, elle risque d’être perçue comme du favoritisme.
Quels sont les impacts du favoritisme au travail sur l’équipe?
1. Perte de motivation et d’engagement
Lorsque les efforts ne sont pas reconnus de manière équitable, les employés non favorisés peuvent perdre le goût de se dépasser. Pourquoi s’investir si la reconnaissance ne repose pas sur le mérite?
Exemple : Un employé toujours volontaire pour remplacer ses collègues ou aider pendant les périodes de pointe remarque qu’un autre, moins impliqué, obtient systématiquement les meilleurs horaires. Rapidement, il réduit son implication.
2. Hausse des tensions et des conflits
Le favoritisme divise une équipe. Même sans mauvaise intention, accorder un traitement de faveur alimente la méfiance, la jalousie et les frustrations.
Exemple : Dans une résidence pour personnes âgées, si une préposée est toujours dispensée des tâches plus exigeantes, ses collègues peuvent ressentir de l’injustice. Cela mène à des discussions derrière son dos et à un climat tendu.
3. Climat de travail toxique
Un traitement inégal se reflète rapidement dans les interactions quotidiennes. Les employés développent un cynisme qui se traduit par des remarques sarcastiques ou une communication froide.
Exemple : Dans un magasin, les employés plaisantent entre eux : « On sait déjà qui aura congé samedi… » Ces petites phrases minent l’ambiance et la cohésion.
4. Augmentation du roulement
Un environnement perçu comme injuste pousse les employés compétents à chercher ailleurs. Recruter et former du nouveau personnel coûte cher, surtout dans les secteurs à forte rotation.
Exemple : Dans un restaurant, un serveur expérimenté quitte après avoir constaté que les quarts les plus payants reviennent toujours aux mêmes personnes.
5. Frein au développement des talents
Le favoritisme bloque l’évolution des employés motivés.
Les opportunités (formations, promotions, responsabilités) sont données aux mêmes, ce qui empêche d’autres talents d’émerger.
Exemple : Dans la construction, si les responsabilités de chef d’équipe sont systématiquement confiées à un proche du contremaître, les autres ouvriers perdent espoir d’évoluer.
6. Dégradation de la culture d’équipe
Une culture d’équipe saine repose sur la confiance, la transparence et l’équité. Le favoritisme fragilise et dégrade l’ambiance lentement jusqu’à créer un climat où chacun doute des intentions des autres, et surtout de celles de la direction.
Exemple : Dans n’importe quel milieu, un employé qui se sent défavorisé sera moins enclin à collaborer et plus méfiant envers son gestionnaire.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) rappelle que l’équilibre et la justice sont au cœur des obligations d’un gestionnaire en milieu de travail au Québec.
📌 À retenir : Le favoritisme agit comme un poison silencieux : il détruit la confiance plus vite qu’on ne le croit.
Dix façons d’éviter le favoritisme au travail
Voici 10 stratégies efficaces :
- Clarifiez les attentes dès l’embauche. Expliquez les critères d’évaluation, d’avancement et de reconnaissance.
- Utilisez des outils structurés. Les logiciels comme Agendrix aident à gérer les horaires et les congés de manière équitable.
- Documentez les décisions sensibles. Notez les motifs derrière une promotion, une hausse salariale, ou une affectation de projet.
- Faites tourner les responsabilités. Alternez les tâches pour développer le potentiel de chacun.
- Demandez du feedback régulier. Un simple sondage anonyme peut révéler un sentiment d’iniquité ou des pistes d’amélioration pour la direction.
- Sensibilisez-vous à vos biais. Lisez sur les biais inconscients (ces jugements automatiques basés sur stéréotypes) ou utilisez des grilles d’évaluation neutres.
- Mesurez la performance objectivement. Appuyez vos décisions sur des données : ponctualité, collaboration, résultats.
- Adressez les perceptions d’injustice. Une perception d’injustice non traitée devient un irritant chronique. Écoutez, expliquez, ajustez.
- Soyez transparent. Lors de rencontres individuelles ou d’équipe, expliquez vos choix.
- Distribuez équitablement les chances de progresser. Formations, projets, promotions : basez-vous sur les compétences, non les affinités.
📌 À retenir : La meilleure prévention du favoritisme reste une gestion transparente et documentée.
Étude de cas : prévenir le favoritisme avec Agendrix
Le Bar Renard, à Montréal, a adopté Agendrix pour mieux gérer ses horaires. Avant, les employés percevaient que certains obtenaient toujours les meilleurs quarts. Grâce à l’outil, chaque employé gère ses disponibilités dans l’application, et les horaires sont validés selon des critères objectifs.
Résultat : plus de clarté, moins de tensions, et une équipe plus soudée.
Que faire si le favoritisme vient d’un superviseur ou d’un gérant à votre charge?
Il peut arriver qu’un superviseur adopte des comportements biaisés. Ignorer la situation, c’est risquer d’alimenter un climat de travail inéquitable et d’éroder la confiance de toute l’équipe.
Observez objectivement
Des privilèges répétitifs sont-ils accordés aux mêmes personnes? Y a-t-il des plaintes récurrentes?
Abordez la situation directement
« J’ai observé certaines pratiques qui pourraient paraître injustes. » Nommez la pratique observée, les employés qui étaient présents et la date. « Peux-tu m’en parler? »
Nommez les conséquences
Turnover, tensions, perte de crédibilité, ambiance dégradée…
Proposez des solutions
- Clarification des critères
- Validation à deux
- Demande de feedback à l’équipe
- Formation à une gestion équitable
Planifiez un suivi
Dans 30 jours, évaluez les ajustements faits et leur impact sur l’équipe.
📌 À retenir : Ne pas agir revient à cautionner le favoritisme et à fragiliser durablement la confiance.
Prévenir le favoritisme au travail pour une équipe performante
Le favoritisme au travail n’est pas qu’un problème de climat : c’est un risque d’affaires concret. Il peut entraîner la perte de motivation, des conflits internes et un taux de roulement élevé, coûteux pour l’organisation.
En misant sur une gestion équitable et transparente, conforme aux bonnes pratiques recommandées par les CRHA et la CNESST, les gestionnaires favorisent la rétention du personnel et la performance durable de leur équipe. L’équité, c’est avant tout un investissement dans la rentabilité et la santé de l’entreprise.
Le favoritisme au travail est-il illégal au Québec?
Non, mais il est contraire aux bonnes pratiques de gestion. Il peut devenir illégal s’il touche des critères protégés (genre, origine, âge, handicap) selon la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.
Quelle est la différence entre favoritisme et discrimination?
Le favoritisme est un traitement inégal non fondé. Il devient discrimination lorsqu’il repose sur un critère protégé par la loi. Il élève une personne au-dessus des autres pour des raisons non méritées. De plus, le favoritisme peut constituer une forme de discrimination au sens juridique.
La discrimination a lieu lorsque des décisions et actions liées à l’emploi entraînent un traitement différent des employés ayant des caractéristiques légalement protégées par rapport aux autres. Lorsque le favoritisme conduit à refuser à des personnes possédant ces traits les mêmes opportunités, il en résulte une discrimination en milieu de travail.
Est-ce que la CNESST peut intervenir en cas de favoritisme?
La CNESST peut intervenir si le favoritisme mène à une forme de harcèlement psychologique ou à de la discrimination fondée sur un motif interdit. On peut parfois aussi parler de plainte pour disparité dans les conditions de travail.
« Les travailleuses et travailleurs peuvent déposer une plainte auprès de la CNESST s’ils croient que leurs conditions de travail sont différentes de celles de leurs collègues qui font les mêmes tâches, dans le même établissement, uniquement en raison de leur date d’embauche. Ces disparités dans les conditions de travail sont interdites par la Loi sur les normes du travail. »
Comment prouver qu’on est victime de favoritisme?
Les employés qui pensent être victimes de favoritisme peuvent noter des exemples précis (horaires, promotions, tolérances), conserver des messages, et comparer avec leur traitement avec celui des autres employés.
Que faire si je me sens victime de favoritisme au travail ?
Si vous avez l’impression qu’un collègue bénéficie d’un traitement de faveur injustifié, il est important d’agir de façon constructive :
1. Prenez du recul et observez
- Notez des exemples concrets (décisions, comportements, avantages accordés). Cela vous aidera à distinguer une simple impression d’un réel favoritisme.
2. Parlez directement avec votre gestionnaire
- Exposez calmement et factuellement vos observations. Évitez les accusations personnelles et concentrez-vous sur l’impact que cela peut avoir sur votre motivation, vos performances ou l’ambiance de travail.
3. Cherchez du soutien si nécessaire
- d’une personne de confiance au sein de l’organisation;
- des Ressources Humaines (RH) si applicable;
- d’un syndicat (si applicable).
4. Favorisez la transparence et l’équité
- Proposer des solutions comme des critères d’évaluation clairs ou des processus de communication plus transparents peut contribuer à améliorer la situation.Si la situation persiste ou si vous ne vous sentez pas à l’aise d’en discuter seul, sollicitez l’aide.
👉 Le favoritisme en milieu de travail peut nuire à la confiance, à l’esprit d’équipe et à la productivité. En agissant tôt et de manière constructive, vous augmentez vos chances de rétablir un climat plus juste et équilibré.
Quels secteurs sont les plus touchés par le favoritisme?
Les secteurs à horaires variables (restauration, commerce de détail, résidences pour aînés, construction) sont particulièrement sensibles au favoritisme, car la gestion des quarts de travail et des responsabilités peut vite sembler inéquitable.
Comment éviter que le favoritisme nuise à mon équipe?
En adoptant une gestion transparente, documentée, et basée sur des critères objectifs. L’utilisation d’outils de gestion de personnel comme Agendrix permet de réduire les perceptions d’injustice.


