Points clés
- Le favoritisme au travail survient lorsqu’un salarié reçoit un traitement de faveur sans lien avec sa performance ou ses compétences, et ses impacts sont majeurs : démotivation, tensions d’équipe, roulement de personnel élevé et climat toxique.
- Les managers en France doivent être particulièrement vigilants dans les secteurs à plannings variables (restauration, commerce de détail, maisons de retraite, construction).
- Pour prévenir le favoritisme : privilégier la clarté, l’équité et la transparence, assurer la rotation des responsabilités et offrir un feedback fréquent; des outils de gestion des plannings aident à standardiser les pratiques RH.
- Selon le ministère du travail et des solidarités, le manager français a une obligation de prévention des agissements de harcèlement moral et des agissements de harcèlement sexuel, des comportements considérés comme une forme de violence pour les travailleurs les subissant et faisant partie des risques psychosociaux.
Le favoritisme au travail est un enjeu plus répandu qu’on ne le pense et peut avoir des effets dévastateurs sur une équipe, et éventuellement sur la performance et la viabilité d’une organisation.
Une étude intitulée « The Relationship of Inequity to Turnover Among Hourly Workers » soutient que les perceptions d’iniquité (injustice distributive, par exemple) sont un des motifs significatifs de roulement.
Une autre étude américaine a révélé que 9 salariés sur 10 ont été témoins de favoritisme au travail. Dans un commerce, une maison de retraite ou toute autre organisation, les salariés remarquent vite si certains ont toujours les meilleurs plannings ou des privilèges injustifiés.
Ce favoritisme, parfois inconscient, coûte donc cher en motivation et en rétention.
Ainsi, les managers de salariés de première ligne doivent absolument comprendre et prévenir cette dynamique pour favoriser un climat de travail sain. Voici comment.
Pourquoi le favoritisme au travail est un véritable enjeu ?
✨ Définition rapide : Le favoritisme au travail est le fait d’accorder un traitement de faveur à un salarié sans raison liée à sa performance ou à ses compétences.
Les managers de salariés aux plannings variables sont particulièrement exposés à faire preuve de favoritisme : choix de plannings, attribution des tâches, reconnaissance, etc. La ligne entre affinité et favoritisme peut être floue.
Même s’il est naturel de développer des affinités personnelles, cela ne devrait pas se transformer en favoritisme en milieu de travail.
📌 À retenir : Le favoritisme n’est pas qu’une question d’affinité : c’est une pratique de management qui fragilise directement la motivation et la rétention.
Comment reconnaître le favoritisme au travail ?
Exemples concrets :
- Promotions non justifiées
- Plannings avantageux ou choix des plages régulièrement attribués aux mêmes personnes
- Tolérance face à des comportements négatifs ou à des erreurs répétées
- Occasions de formation ou de visibilité offertes toujours aux mêmes personnes
💡 Bon à savoir : La reconnaissance au travail doit toujours reposer sur des critères clairs, communs et mérités.
📌 À retenir : Si une décision n’est pas justifiable par des critères objectifs, elle risque d’être perçue comme du favoritisme.
Quels sont les impacts du favoritisme au travail sur l’équipe ?
1. Perte de motivation et d’engagement
Lorsque les efforts ne sont pas reconnus de manière équitable, les salariés non favorisés peuvent perdre le goût de se dépasser. Pourquoi s’investir si la reconnaissance ne repose pas sur le mérite ?
Exemple : Un salarié toujours volontaire pour remplacer ses collaborateurs ou aider pendant les périodes de pointe remarque qu’un autre, moins impliqué, obtient systématiquement les meilleurs plannings. Rapidement, il réduit son implication.
2. Hausse des tensions et des conflits
Le favoritisme divise une équipe. Même sans mauvaise intention, accorder un traitement de faveur alimente la méfiance, la jalousie et les frustrations.
Exemple : Dans une maison de retraite, si une préposée est toujours dispensée des tâches plus exigeantes, ses collaborateurs peuvent ressentir de l’injustice. Cela mène à des discussions derrière son dos et à un climat tendu.
3. Climat de travail toxique
Un traitement inégal se reflète rapidement dans les interactions quotidiennes. Les salariés développent un cynisme qui se traduit par des remarques sarcastiques ou une communication froide.
Exemple : Dans un magasin, les salariés plaisantent entre eux : « On sait déjà qui aura congé samedi… » Ces petites phrases minent l’ambiance et la cohésion.
4. Augmentation du turnover
Un environnement perçu comme injuste pousse les salariés compétents à chercher ailleurs. Recruter et former du nouveau personnel coûte cher, surtout dans les secteurs à forte rotation.
Exemple : Dans un restaurant, un serveur expérimenté quitte après avoir constaté que les plages les plus payantes reviennent toujours aux mêmes personnes.
5. Frein au développement des talents
Le favoritisme bloque l’évolution des salariés motivés.
Les opportunités (formations, promotions, responsabilités) sont données aux mêmes, ce qui empêche d’autres talents d’émerger.
Exemple : Dans la construction, si les responsabilités de chef d’équipe sont systématiquement confiées à un proche du contremaître, les autres ouvriers perdent espoir d’évoluer.
6. Dégradation de la culture d’équipe
Une culture d’équipe saine repose sur la confiance, la transparence et l’équité. Le favoritisme fragilise et dégrade l’ambiance lentement jusqu’à créer un climat où chacun doute des intentions des autres, et surtout de celles de la direction.
Exemple : Dans n’importe quel milieu, un salarié qui se sent défavorisé sera moins enclin à collaborer et plus méfiant envers son manager.
Le Code du travail et le Défenseur des droits rappellent que l’équité et l’impartialité font partie intégrante des obligations du manager envers ses collaborateurs.
📌 À retenir : Le favoritisme agit comme un poison silencieux : il détruit la confiance plus vite qu’on ne le croit.
Dix façons d’éviter le favoritisme au travail
Voici 10 stratégies efficaces :
- Clarifiez les attentes dès l’embauche. Expliquez les critères d’évaluation, d’avancement et de reconnaissance.
- Utilisez des outils structurés. Les logiciels de gestion des plannings tels qu’Agendrix aident à gérer les plannings et les congés de manière équitable.
- Documentez les décisions sensibles. Notez les motifs derrière une promotion, une hausse salariale, ou une affectation de projet.
- Faites tourner les responsabilités. Alternez les tâches pour développer le potentiel de chacun.
- Demandez du feedback régulier. Un simple sondage anonyme peut révéler un sentiment d’iniquité ou des pistes d’amélioration pour la direction.
- Sensibilisez-vous à vos biais. Lisez sur les biais inconscients (ces jugements automatiques basés sur stéréotypes) ou utilisez des grilles d’évaluation neutres.
- Mesurez la performance objectivement. Appuyez vos décisions sur des données : ponctualité, collaboration, résultats.
- Adressez les perceptions d’injustice. Une perception d’injustice non traitée devient un irritant chronique. Écoutez, expliquez, ajustez.
- Soyez transparent. Lors de rencontres individuelles ou d’équipe, expliquez vos choix.
- Distribuez équitablement les chances de progresser. Formations, projets, promotions : basez-vous sur les compétences, non les affinités.
📌 À retenir : La meilleure prévention du favoritisme reste une gestion transparente et documentée.
Étude de cas : prévenir le favoritisme avec Agendrix
Le Bar Renard, à Montréal, a adopté Agendrix pour mieux gérer ses plannings. Avant, les salariés percevaient que certains obtenaient toujours les meilleures plages de travail. Grâce à l’outil, chaque salarié gère ses disponibilités dans l’application, et les plannings sont validés selon des critères objectifs.
Résultat : plus de clarté, moins de tensions, et une équipe plus soudée.
Que faire si le favoritisme vient d’un superviseur ou d’un gérant à votre charge ?
Il peut arriver qu’un superviseur adopte des comportements biaisés. Ignorer la situation, c’est risquer d’alimenter un climat de travail inéquitable et d’éroder la confiance de toute l’équipe.
Observez objectivement
Des privilèges répétitifs sont-ils accordés aux mêmes personnes ? Y a-t-il des plaintes récurrentes ?
Abordez la situation directement
« J’ai observé certaines pratiques qui pourraient paraître injustes. » Nommez la pratique observée, les salariés qui étaient présents et la date. « Peux-tu m’en parler ? »
Nommez les conséquences
Turnover, tensions, perte de crédibilité, ambiance dégradée…
Proposez des solutions
- Clarification des critères
- Validation à deux
- Demande de feedback à l’équipe
- Formation à une gestion équitable
Planifiez un suivi
Dans 30 jours, évaluez les ajustements faits et leur impact sur l’équipe.
📌 À retenir : Ne pas agir revient à cautionner le favoritisme et à fragiliser durablement la confiance.
Prévenir le favoritisme au travail pour une équipe performante
Le favoritisme au travail n’est pas qu’un problème de climat social : c’est un risque managérial et organisationnel concret. Il peut engendrer une perte de motivation, des conflits internes et un taux de rotation élevé, coûteux pour l’entreprise.
En misant sur une gestion équitable, transparente et conforme aux principes de la Direction générale du travail (DGT) et aux recommandations du Comité national de prévention et de santé au travail (CNPST), les managers renforcent la confiance, la rétention des talents et la performance durable de leurs équipes.
L’équité n’est pas qu’une valeur morale : c’est un levier stratégique de rentabilité et de santé organisationnelle.
👉 Pour aller plus loin : consultez le guide Favoritisme et équité au travail : prévenir les risques sociaux publié par le Ministère du Travail français.
Autre ressource utile : Le CNPST Comité national de prévention et de santé au travail
Le favoritisme au travail est-il illégal en France ?
Pas directement. Le favoritisme n’est pas interdit en soi, mais il contrevient aux principes d’égalité de traitement prévus par le Code du travail.
Il devient illégal lorsqu’il s’appuie sur un motif discriminatoire (âge, sexe, origine, orientation sexuelle, handicap, etc.) protégé par la loi.
👉 Référence : Code du travail – articles L1132-1 et suivants.
Quelle est la différence entre favoritisme et discrimination ?
Le favoritisme correspond à un traitement de faveur injustifié envers une personne ou un groupe.
Il devient discrimination lorsqu’il repose sur un critère protégé par la loi (genre, origine, état de santé, opinions, etc.).
Dans ce cas, il s’agit d’une infraction pouvant donner lieu à des sanctions civiles et pénales.
👉 Pour plus d’informations, consultez : La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.
Les autorités peuvent-elles intervenir en cas de favoritisme en France ?
Oui, si le favoritisme entraîne un harcèlement, une discrimination ou une rupture d’égalité de traitement, plusieurs acteurs peuvent intervenir :
- L’Inspection du travail, en cas de manquement aux obligations du manager.
- Le Défenseur des droits, pour tout cas de discrimination ou d’inégalité de traitement.
- Le Conseil de prud’hommes, en cas de litige individuel entre salarié et manager.
👉 Voir aussi : Inspection du travail – Ministère du Travail.
Comment prouver qu’on est victime de favoritisme ?
Les salariés peuvent :
- Noter des exemples précis (promotions, horaires, primes, décisions injustifiées).
- Conserver des preuves : courriels, messages, évaluations, témoignages.
- Comparer leur situation à celle de collaborateurs exerçant des fonctions similaires.
En cas de doute sur la qualification juridique (favoritisme ou discrimination), le Défenseur des droits peut aider à l’analyse du dossier.
Que faire si je me sens victime de favoritisme au travail ?
1. Prenez du recul et observez
Notez des faits précis avant toute démarche : décisions, avantages, comportements répétitifs.
2. Échangez avec votre hiérarchie
Exposez vos observations de façon factuelle et constructive. Mettez en avant l’impact sur votre motivation ou sur le climat de travail.
3. Cherchez du soutien
- Auprès des ressources humaines,
- D’un représentant du personnel ou du CSE,
- Ou du Défenseur des droits en cas de discrimination avérée.
4. Encouragez la transparence
Suggérez la mise en place de critères d’évaluation objectifs ou de processus décisionnels clairs pour limiter les biais.
👉 Agir tôt et de manière constructive aide à rétablir la confiance et l’équilibre au sein de l’équipe.
Quels secteurs sont les plus touchés par le favoritisme ?
Les environnements où la répartition des tâches ou des horaires repose sur des décisions humaines fréquentes sont les plus exposés :
- Restauration et hôtellerie
- Commerce et grande distribution
- Bâtiment et travaux publics
- Santé et aide à la personne
Dans ces milieux, une perception d’injustice peut naître rapidement si les critères de répartition ne sont pas transparents.
Comment éviter que le favoritisme nuise à mon équipe ?
Adoptez une gestion :
- Transparente : communiquez les critères de promotion, de reconnaissance ou d’attribution des tâches.
- Documentée : basez vos décisions sur des données mesurables (performance, ancienneté, compétences).
- Équitable : assurez-vous que tous les collaborateurs aient accès aux mêmes opportunités.
💡 L’utilisation d’outils RH de planification et de suivi aide à réduire les biais et perceptions d’injustice dans la gestion quotidienne.


